.
.
.

Premier finissant noir à prononcer le discours d’adieu de Princeton

Nicholas Johnson a accédé à la célébrité en Amérique du Nord le 27 avril, date à laquelle l’Université de Princeton a annoncé que cet ancien de Selwyn House, promotion 2015, serait le premier étudiant noir à prononcer le discours d’adieu.

Toutes les grandes agences de presse des États-Unis et du Canada ont rapidement repris la nouvelle, qui a incité l’ex-première dame Michelle Obama et la sénatrice américain Kamala Harris, de Californie - deux membres éminentes de la communauténnoire américaine - à tweeter leurs félicitations. Il semble également que Cory Booker, sénateur noir du New Jersey, ait appelé Nicholas pour le féliciter. 

 « Tu combles de fierté cette ancienne de Princeton, Nick! », a écrit Mme Obama. « Félicitations d’être chargé du discours d’adieu – et de marquer l’histoire. J’ai le sentiment que ce n’est qu’un début pour toi; j’ai hâte de voir tout ce que tu continueras à accomplir. »

« Tu es peut-être le premier, mais je sais que tu ne seras pas le dernier », a écrit la sénatrice Harris. « Continue de mettre à profit tes talents pour montrer ce qui est possible à la prochaine génération de jeunes leaders noirs. »

Nick se dit « incroyablement reconnaissant et honoré » de prononcer le discours de promotion, surtout quand on pense aux liens passés de l’Université Princeton avec l’esclavage. Le Princeton and Slavery Project nous apprend que dans les 274 années d’existence de l’université, neuf de ses recteurs ont déjà possédé des esclaves.

« Je suis conscient que c’est une occasion incroyable de continuer à inspirer les personnes noires et afro-américaines qui me suivront et qui aspirent à un parcours similaire », a confié Nick dans une interview à weroar.princeton.edu. Pour la teneur complète de l’interview, cliquer ici.

À l’heure actuelle, Nick consacre ses énergies à la préparation de ses examens finaux à Princeton, où il a cumulé une moyenne parfaite de 4,0. C’est le 31 mai qu’il prendra la parole à la cérémonie virtuelle de fin d’année de l’université.

Princeton n’est pas le premier établissement d’enseignement prestigieux à confier à Nick le discours d’adieu. Dans l’allocution de fin d’année qu’il avait prononcée en 2015 à Selwyn House, le préfet en chef Nicholas Johnson avait transmis un message de gratitude, remerciant les enseignants du programme de français d’avoir fait d’un garçon totalement unilingue un jeune homme couramment bilingue. Il a également remercié le conseil d’administration, l’Association des anciens et les donateurs de l’école pour l’aide financière dont il a profité depuis la 7 e année, sans oublier ses camarades de classe qui lui ont fait connaître « une forme exceptionnelle de fraternité ».

 « Il est difficile de trouver de vrais bons amis, il est pénible de les laisser derrière nous, il est impossible de les oublier », a déclaré Nick. « Les liens forgés à Selwyn House ne s’étioleront jamais. »

« Selwyn House a magnifiquement soutenu notre développement social et émotionnel, dans un climat d’inclusivité et de respect de la diversité. N’oublions jamais les leçons que nous y avons apprises. »

Nicholas avait reçu plusieurs distinctions durant cette journée de 2015, dont la médaille commémorative Lucas, la médaille académique de bronze du Gouverneur général, le prix de physique et le prix Français Plus, en plus d’être co-récipiendaire des prix de calcul et de chimie.

Maintenant, en pleine pandémie de coronavirus, il travaille à domicile pour mener à terme l’« expérience transformatrice » qu’a été son séjour à Princeton. Le fait de décrocher son diplôme pendant la pandémie sera « un moment important et déterminant dans ma vie et dans celle de mes confrères d’études », prédit-il. Il espère que l’expérience fera de chacun d’entre eux des individus « plus sages, encore mieux outillés pour affronter les défis que nous lancera l’avenir ».

Cet automne, il entamera un doctorat en recherche opérationnelle au MIT, où il compte élaborer une théorie pour unifier l’optimisation et l’apprentissage machine.

Dans ses mots, la recherche opérationnelle consiste à « étudier la façon de prendre de bonnes décisions avec une information limitée et des ressources limitées, dans un environnement incertain. Ce cadre présente de nombreuses applications concrètes qui nous aident à réagir et à répondre à la pandémie de COVID-19. »

Par exemple, de telles recherches peuvent prédire l’efficacité des mesures de distanciation sociale, et le risque individuel de contracter le virus ou de se remettre de la maladie.

« La distanciation sociale est actuellement un des meilleurs outils dont nous disposons … pour réduire la propagation du virus », souligne-t-il. Ses recherches pourraient servir à jumeler les sceptiques et les convaincus de la distanciation sociale.

« Imaginez qu’on mette en place une intervention de santé publique visant à promouvoir l’adhésion à l’éloignement social », dit-il. « Le travail que j’ai fait dans mathèse s’appliquerait parfaitement à ce  problème. »

Selon le directeur général de Selwyn House, Hal Hannaford, « Nous sommes tous ravis - et fiers - pour Nick, mais pas vraiment surpris. « C’est un garçon extrêmement talentueux, mais le plus impressionnant est la façon dont il personnifie les valeurs de Selwyn House. Il est fidèle à lui-même, fidèle aux autres et fidèle à son milieu. C’est l’incarnation même de VERITAS. »
Back